Passerelle des Anglais – Soissons, France

Passerelle des Anglais
Soissons, France

Maîtrise d’ouvrage

Ville de Soissons

Maîtrise d’oeuvre

BARTHELEMY GRINO : Architecte mandataire
T/E/S/S : Bureau d’études Structure

Mission

Mission complète

Nature

Démolition et reconstruction

Programme

Passerelle piétonne de 62 mètres en centre-ville historique

Statut

Réalisé

Année

2016

Coût

1,9 M€ HT

Crédits

Hélène Binet

Très tôt, la ville de Soissons s’est dotée d’un pont reliant son cœur historique au quartier Saint-Waast, sur l’autre rive de l’Aisne. La passerelle piétonnière avait été construite après-guerre à cet emplacement pour remplacer un pont datant du 19ème siècle détruit lors des bombardements alliés. Alors financée par le Royaume-Uni – d’où son nom – cette passerelle était un ouvrage en béton armé de belle conception mais fortement dégradé au fil du temps, ce qui a motivé la décision de la remplacer par un nouvel ouvrage.
Le projet du franchissement rentre dans le cadre plus large de l’aménagement des berges de l’Aisne. L’objectif est de revenir à l’esprit du pont d’avant-guerre, à un ouvrage plus urbain, plus large et plus tendu, placé dans la continuité des rues auxquelles il est relié. La Maîtrise d’œuvre a proposé un ouvrage sobre et élégant, sans structure apparente sous le tablier, prenant en compte la double contrainte de l’accès des personnes à mobilité réduite et du gabarit fluvial lié à la navigabilité de l’Aisne.
L’amincissement extrême du tablier, à l’aplomb du chenal de navigation, a été rendu possible grâce à la mise en œuvre de deux piles intermédiaires – l’une en rivière et l’autre sur le chemin de halage – et au choix de l’acier pour la réalisation du tablier. La portée structurelle est ramenée à 45 m pour un franchissement total de 62 m entre les deux perrés. En rive droite, la pile en béton est affirmée: ellipsoïdale, elle s’élève jusqu’au tablier et le supporte directement. Le tablier est porté par deux bras métalliques en V très ouverts et expressifs, qui permettent de rigidifier la passerelle. De loin, les garde-corps barreaudés fixés à l’anglaise s’effacent partiellement derrière le tablier de hauteur variable pour accentuer le tracé dynamique de la passerelle. De nuit, grâce à l’éclairage, l’arc tendu du tablier, les bracons métalliques et les piles ellipsoïdales prennent toute leur ampleur.
Constituant un belvédère privilégié sur l’Aisne et sur Soissons, la nouvelle passerelle relie en douceur les deux rives et redevient un espace public majeur de la ville. Son tracé s’insère dans le paysage urbain et constitue le point de départ du projet de réaménagement global des Berges de l’Aisne.