Manufacture Berluti – Ferrare, Italie

Manufacture Berluti
Ferrare, Italie

Deuxième prix, International Architecture Awards, 2019
Finaliste, Grand Prix AFEX, 2016
Finaliste, Arch Daily Building of the Year, 2016

Maîtrise d’ouvrage

LVMH

Maîtrise d’oeuvre

BARTHELEMY GRINO : Architecte mandataire
RFR : Bureau d’études Structure
TECKNE : Bureau d’études Fluides

Mission

Mission complète

Nature

Construction neuve

Programme

Atelier de production, école de cordonnerie, zone logistique, bureaux, agora

Statut

Réalisé

Année

2016

Coût

12,4 M€ HT

Surface

7 890 m²

Caractéristiques

RT italienne - 27%
Système de plafonds rayonnants réversibles
Pompe à chaleur, chaudière à gaz
Panneaux photovoltaïques
Système de plancher rayonnant réversible

Crédits

Arnaud Schelstraete

C’est au sud de Ferrare, sur les terres fertiles et précieuses de la plaine du Pô, au cœur des fruitiers qu’émergent la nouvelle manufacture de Berluti et son école de haute cordonnerie.
La conception s’est faite dans une double logique : faire disparaître d’une part toute sémiologie industrielle, technique ou infrastructurelle, et mettre en place une écriture cinétique, vibrante de l’enveloppe afin d’en alléger la masse. Aucun édicule, aucune cheminée ou machinerie ne débordent du bâtiment, et cela en dépit des forts besoins en ventilation / extraction et de la sensibilité du terrain aux risques sismiques. La fonction industrielle ne transparaît pas, l’atelier de Ferrare n’est pas une usine, mais bien une manufacture. L’intelligence des mains et la transmission des gestes sont retranscrites dans le soin apporté aux détails constructifs du bâtiment.
L’identité de Berluti a été contextualisée et transcrite dans l’architecture de l’atelier. Le bois domine le bâtiment dont les façades vont se patiner avec le temps. De sections variables, les tasseaux en cèdre rouge naturel se répètent avec rythme sur les façades latérales qui se relèvent au niveau du sol pour former des ombrières ouvrant largement l’atelier sur le paysage de la plaine. Non traité, le cèdre va griser et s’argenter en vieillissant.
Grandiose avec sa charpente en résineux dont les poutres s’entremêlent, projetant au cœur de la nef des ombres tissées, à la manière de gigantesques lacets, l’agora articule et distribue tous les espaces, réunit tous les métiers, tous les savoirs : de la coupe au piquage, de la patine au prototypage, de l’encadrement à la formation. Complices et attentifs aux pratiques du chausseur haut de gamme, les architectes substituent le hêtre au cèdre pour le bardage des façades intérieures, clin d’œil au bois employé pour les formes et les ébauches des souliers.